L’humilité pédagogique : Un levier pour l’engagement et l’inclusion en formation à distance
Bon, mille ans plus tard, j’ai envie de vous partager ce que je retiens du colloque de l’AQPC de juin 2024. Il parait que «vaut mieux tard que jamais» alors, allons-y!
Dans un atelier proposé par Annie Lapierre du Cégep de Saint-Félicien, il a été question d’humilité pédagogique. Bon, ici, j’avoue que j’ai choisi la personne animatrice sans vraiment lire le titre ou le résumé… mon instinct était bon!
L’humilité pédagogique émerge comme un concept clé pour créer des environnements d’apprentissage plus inclusifs et engageants. Ici, Annie parle de formation à distance (FAD), mais je crois que ça s’applique par uniquement à la FAD… à vous de voir! En conseil pédagogique, je retiens certainement que l’humilité pédagogique raisonne avec des relations humaines positives et empathiques, mais également une valorisation de l’expérience et des compétences des personnes accompagnées.
Pourquoi l’humilité pédagogique ?
Comme le souligne Annie, l’humilité pédagogique n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt une force qui peut :
- Créer un environnement d’apprentissage inclusif et engagé
- Renforcer le sentiment d’appartenance au groupe à distance
- Augmenter la confiance en soi des apprenants
- Répondre plus efficacement aux besoins et intérêts des étudiants
- Accroitre la motivation et réduire l’absentéisme
Ok, mais concrètement, ça ressemble à quoi? Ça ressemble à une personne formatrice qui se positionne comme facilitatrice (voir la proposition de Youen Cariou et David Di Pietro), qui choisit d’intégrer des cas ou des théories de divers horizons culturels, qui prend le temps de comprendre les circonstances personnelles des personnes accompagnées, qui s’implique concrètement dans l’alliance pédagogique, qui clarifie rapidement les doutes, qui croit au potentiel de chaque personne.
L’alliance pédagogique : le cœur de l’humilité
Bon, j’avoue que j’ai un faible pour l’alliance pédagogique, concept que j’ai étudié dans le cadre de ma thèse. Annie la définit par :
- Une entente mutuelle entre la personne enseignante et les personnes étudiantes;
- La cocréation d’un plan d’action;
- L’établissement d’un lien de confiance (Telio, Ajjawi et Regeh, 2015).
Par exemple, comme CP, il est possible d’envisager une session de deux heures pour cocréer un plan de développement professionnel, idée de ne pas imposer un plan, mais plutôt de créer une entente mutuelle.
Les défis de l’humilité pédagogique
Annie nous met en garde: adopter une posture d’humilité pédagogique n’est pas sans défis! Elle en énumère quelques-uns:
- Reconnaitre et nommer ses limites
- S’ouvrir véritablement à l’Autre
- Embrasser sa vulnérabilité
- Abandonner le besoin de contrôle
- Gérer son égo professionnel
Pour nous aider, Annie a proposé un gabarit pour guider la réflexion.
En conclusion
Annie, dans le cadre de cet atelier, nous a invités à une réflexion profonde sur nos pratiques. Elle a encouragé les personnes enseignantes à co-construire l’apprentissage avec les personnes étudiantes, à rester ouvertes au changement et à créer des espaces d’apprentissage plus authentiques et engageants. Pourquoi ne pas appliquer le même concept pour les personnes conseillères pédagogiques? Alors, êtes-vous prêts à relever le défi de l’humilité pédagogique dans votre pratique ?
Pour poursuivre la réflexion, Annie propose de consulter le chapitre Chapitre 7 / Humilité pédagogique en FAD : au-delà des TIC dans le livre Enseignement à distance au collégial. Expertises et pratiques. Sous la direction de France Lafleur et Ghislain Samson.