Définir nos rôles et responsabilités… dans une constellation de métiers! (2 de 2)

Comme mentionné dans l’article 1 de 2 concernant la définition des rôles et des responsabilités, je travaille sur une formation asynchrone qui devrait être hébergée chez Cadre 21. Je vous partage ici un article qui me semble particulièrement pertinent.

Je reviens souvent vers l’article de Daele (2021), intitulé Se définir pour définir son métier: quelques éléments pour comprendre la construction de l’identité professionnelle des ingénieurs et conseillers pédagogiques dans l’enseignement supérieur. Les personnes qui me connaissent bien savent que j’ai un petit faible pour cet auteur. D’ailleurs, avec son collègue Emmanuel Sylvestre, il a dirigé un livre pour les CP intitulé Comment développer le conseil pédagogique dans l’enseignement supérieur? Guides pratiques former et se former. C’est un livre qui traine presque tous les jours sur mon bureau!

Daele (2021) parle de l’identité professionnelle des CP (et des ingénieurs pédagogiques). Il aborde notamment six tensions que j’ai paraphrasées dans la formation asynchrone que je prépare. La première concerne leur positionnement qui peut être mal perçu par les personnes côtoyées entre une approche théorique (ou conceptuelle) de la pédagogie et une approche de terrain. Cela peut engendrer un sentiment d’illégitimité dans l’accueil du CP (Douzet, 2021). La deuxième se vit dans la mission de soutien par rapport à la liberté académique alors que certaines personnes peuvent considérer le CP comme représentant d’un contrôle institutionnel. Il importe alors de renforcer l’indépendance du CP au sein de son établissement.La troisième tension touche en partie cet élément alors que les CP travaillent dans la confidentialité, mais doivent également rendre compte en détail de leurs activités. Il existe donc un équilibre fragile. La quatrième tension touche la relation de confiance alors que les CP proposent d’accompagner les personnes enseignantes, mais qu’elles peuvent se sentir jugées ou évaluées. Cela demande donc du temps et de l’investissement  (Daele, 2021). La cinquième tension s’articule autour du rôle de leadeurship pédagonumérique des CP alors qu’ils peuvent influencer dans un environnement en mouvance. C’est intéressant, car j’ai eu la chance d’aborder la cinquième tension avec un collègue CP d’un autre établissement la semaine dernière. Comme le dit Daele (2021), les personnes relevant de l’institution ne sont pas toujours conscientisées à l’influence du CP quand il est question de développer la qualité de l’enseignement et des stratégies pour choisir les bons outils numériques. À titre d’exemple, un choix financier pour changer un outil institutionnel engendre une courbe d’apprentissage chez la personne étudiante et la personne enseignante. Le CP se veut un peu le garde-fou de ces choix qui ont un impact pédagogique. La dernière tension, la sixième, concerne la prescription de solutions « rapides » dans un contexte où l’analyse et la réflexion pédagogique demandent du temps (voir la synthèse de l’atelier concernant l’accompagnement pédagonumérique).

Est-ce que ces tensions se vivent dans votre quotidien professionnel? Avez-vous hâte de consulter cette formation asynchrone? N’hésitez pas à réagir ou à nous transmettre vos idées!

Références bibliographiques

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