Chronique d’une Pédagopause sur la pleine conscience: un antidote au stress en conseil pédagogique

Lors de la Pédagopause, Amanda Argento, conseillère pédagogique à John Abbott College (Innovation Hub), a accepté de venir partager avec nous ses connaissances autour de la pleine conscience. Comme il l’a été question durant la Pédagopause, les rôles et les responsabilités en conseil pédagogique peuvent être mal compris. Les autres peuvent penser que notre travail n’est pas stressant. La pleine conscience peut nous aider à gérer ce stress, à rester connectés à nous-mêmes et à créer un environnement de travail plus sain.

When I became a PED counselor, I was hit with this awareness that I was thinking a lot about planning for the future. So the first thing that happened, I realized that I need to find ways to get myself into the the present moment.

Amanda Argento

Rapidement, les collègues se sont questionnés sur les manières de partager la pratique de la pleine conscience en contexte professionnel. Amanda a proposé d’instaurer des moments de pleine conscience collectifs. Cela peut commencer par des exercices simples, comme la respiration consciente ou le balayage corporel (body scan). L’objectif étant de créer une atmosphère propice à la détente et à la concentration et d’en partager les bienfaits entre collègues.

Amanda a expliqué que l’utilisation de nos sens est un excellent moyen d’introduire la pleine conscience dans notre quotidien. Elle a mentionné un exercice simple qui consiste à nommer cinq objets que l’on peut voir, quatre choses que l’on peut toucher, trois sons que l’on peut entendre, deux odeurs que l’on peut sentir et une chose que l’on peut gouter. Cet exercice rapide permet de prendre le temps de remarquer ce qui nous entoure et de nous ancrer dans le moment présent. La proprioception, considérée comme le sixième sens, peut également être explorée pour renforcer la conscience corporelle.

Que ce soit en contexte professionnel ou personnel, il est possible de varier les exercices pour les plus réticents à l’idée de la pleine conscience. Amanda proposait d’organiser des pauses silencieuses pendant les réunions, où les personnes participantes peuvent savourer chaque bouchée de nourriture ou chaque gorgée de café en toute conscience. Ces petites étapes peuvent progressivement ouvrir la voie à une pratique plus complète.

Lorsque vient la question du temps nécessaire pour ressentir les bienfaits de la pleine conscience, Amanda insiste sur la constance plutôt que la durée. Même quelques minutes par jour peuvent faire une différence significative. Une personne rappelle, à raison, que la pleine conscience n’est pas une compétition, mais une routine personnelle. Cela peut être tout simplement de prendre trois minutes pour respirer après une conversation difficile. L’idée est simplement de réduire le stress et de se recentrer.

La pleine conscience ne se limite pas à la méditation formelle. Elle peut être intégrée dans des activités quotidiennes, créant ainsi un état de « flow ». Prendre soin d’un enfant, jardiner ou simplement observer le monde qui nous entoure peut-être une forme de pleine conscience. L’écoute du silence, au-delà du simple fait d’entendre, peut apporter un sentiment de calme. Le silence ambiant peut être apaisant, vous permettant de vous connecter avec vous-même.

Une personne participante a mentionné une méthode 20-20-20. C’est-à-dire de prendre tous les 20 minutes une pause de 20 secondes pour se déconnecter de l’écran et observer un objet qui se situe à 20 pieds. Cela aide à reposer vos yeux et à vous reconnecter au moment présent.

Amanda a souligné que la pleine conscience n’est pas une pratique de perfection, mais d’acceptation. Elle propose d’attacher un exercice de pleine conscience à un geste du quotidien comme le brossage de dents. Elle explique qu’au bureau, elle prend des pauses pour sentir la chaleur du café picoter ses mains ou elle se lève pour regarder par la fenêtre et attendre le passage d’un oiseau ou d’un écureuil avant de continuer ses tâches.

Une autre personne participante a parlé d’une autre technique de 3 x 3 minutes qui consiste à :

  1. Pendant 1 minute, sans pression, prendre le temps de laisser vagabonder son esprit sans focaliser sur la respiration (prise de conscience des pensées),
  2. Prendre 1 minute pour écouter simplement les bruits de son environnement et
  3. Se calmer et concentrer toute son attention sur sa respiration (inspiration/expiration).

Une personne participante a indiqué que dans le guide d’encadrement du télétravail proposé à HEC Montréal (2020), il y a 4 composantes d’une journée de travail : 50 % période de travail concentré, 15 % de coussin temporel imprévu, 25 % de communication, 10 % pour les pauses. Il est possible pour le 50 % mentionné de travailler avec la méthode pomodoro qui consiste à travailler 50 minutes consécutives avec un objectif SMART (spécifique, mesurable, approprié, réaliste et temporel) avant de prendre une pause de 10 minutes.

Le site Web Thèsez-vous propose par ailleurs de magnifiques affiches à propos de ces sujets. En voici un exemple:

Affiche - Méthode Pomodoro
Affiche - Les objectifs SMART

Quand arrive le temps de changer de tâche ou de se déconnecter, il est suggéré d’utiliser un journal ou autres outils pour déposer ses idées (Parking Lot), ses trouvailles, ses ressources afin de repartir plus efficacement la prochaine fois. Une personne participante propose, dans le 25 % de communication, d’utiliser un compagnon cognitif afin de rendre la pratique réflexive tacite plus tangible dans un dossier épineux, émouvant ou plus complexe.  

Finalement, Amanda a généreusement accepté de guider une pratique de balayage corporel (body scan) à la fin de la Pédagopause. Si cela vous intéresse, elle proposait une pratique semblable dans sa vidéo introductive. Je vous encourage vivement à la garder sous la main.

Ensemble, intégrer la pleine conscience dans notre vie professionnelle favorise le bienêtre (numérique!). Si cela est possible et souhaitable, cette pratique peut être partagée avec les collègues pour créer une communauté plus équilibrée et épanouissante. Dans tous les cas, il faut cultiver la bienveillance envers vous-même.

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