La cascade des impacts en conseil pédagogique
Lors de la première pédagopause de l’année, Jérémie Cormier-Tremblay, CP au Cégep de Sainte-Foy, est venu discuter avec nous de ses choix professionnels: entre enseignement et conseil pédagogique (à lire avec l’air de «entre Matane et Baton Rouge»). Outre sa riche expérience professionnelle, je retiens le principe de cascades, c’est-à-dire l’intention d’avoir le plus grand impact positif sur le plus grand nombre de personnes. En effet, en accompagnant les personnes enseignantes, il arrive à créer un effet cascade qui lui permet de toucher indirectement un plus grand nombre de personnes étudiantes. Cette approche multiplicatrice donne un sens profond à son travail.
À titre de CP, il considère le positif de pouvoir toucher à différents domaines, de jouer le point de liaison entre les personnes enseignantes (l’idée de papillon social comme Alexandre Enkerli le disait), d’aider à développer les projets institutionnels et à devenir une courroie de transmission. À ce point-ci de la discussion, une collègue nous a recommandé la lecture de The Accidental Instructional Designer, 2nd Edition : Learning Design for the Digital Age de Cammy Bean.
Défis de la légitimité
Le sujet de la discussion a alors glissé sur le syndrome de l’imposteur n’épargne pas les CP (vous souvenez-vous de la table ronde du dernier RVCP?). Comment maintenir sa crédibilité quand un CP n’enseigne plus depuis un moment (ou n’a pas enseigné)? Comment accompagner des personnes enseignantes dans des disciplines qu’on ne maitrise pas?
La réponse réside peut-être dans l’analogie proposée par un collègue: «Un bon garagiste n’est pas nécessairement un bon pilote de course.» L’expertise en conseil pédagogique n’est pas dans le contenu disciplinaire, mais dans la pédagogie elle-même.
Stratégies gagnantes pour établir la confiance
Pour combattre ce syndrome, les collègues discutaient de différentes stratégies plutôt simples:
- Se présenter brièvement en début de rencontre en partageant son parcours et ses forces;
- Adopter une posture d’écoute active et de vulgarisation;
- Clarifier régulièrement le rôle d’accompagnateur pour en délimiter les contours;
- Utiliser l’humour et partir du point de vue de la personne enseignante;
- Reconnaitre et valoriser l’expertise disciplinaire des personnes enseignantes.
En fait, il était question de se situer sur un continuum entre expertise et facilitation. C’est dire que notre «non-expertise» dans une discipline devient parfois un atout : elle permet de poser des questions naïves, mais pertinentes afin de voir les choses sous un angle différent et ainsi d’aider les personnes enseignantes à expliciter leur pratique.
Peut-être parce que Youen était parmi nous ou bien parce qu’on se sentait poète, mais il a été question de plusieurs analogies… Ainsi, selon les collègues, être CP, c’est un peu comme être un «architecte de la formation» ou, comme l’a si bien dit un collègue, un «coiffeur pédagogique» (je vous laisse deviner qui…), soit une personne qui écoute, conseille et aide à mettre en forme les idées des personnes enseignantes. Le rôle du CP est d’accompagner, non de juger, et de créer les conditions propices à l’innovation pédagogique.
Article rédigé avec l’aide de l’intelligence artificielle (Claude AI, 2024).