La saison régulière à i-mersion CP s’est conclue par une table ronde sur l’insertion professionnelle et le réseautage. L’insertion professionnelle correspond à un processus dynamique d’entrée sur le marché du travail, incluant la recherche d’emploi, le recrutement et l’intégration dans le poste obtenu (Guével, 2018). Trois collègues se sont réunis pour discuter de cette thématique : Stéphanie Collard, de l’Université du Québec à Chicoutimi, Alexandre Enkerli de Collecto, et Caroline Desrochers de l’ACCPQ.

Faciliter la transition entre les emplois : le secret d’un bon réseau de contacts !

Alexandre, qui est un exemple en matière de réseautage, a partagé qu’il en était à son 30e emploi. Il prend grand plaisir à arrimer les réseaux interordres, interprofessionnels, interdisciplinaires et bilingues, et à établir des connexions entre eux. Il cartographie ses réseaux professionnels et butine entre eux comme un papillon social. Cette idée a semblé plaire à tous les personnes participantes. D’ailleurs, il a été mentionné l’effet du papillon, mais également ses défis dans la gestion des attentes et l’ouverture dans l’accueil de nouvelles possibilités.

Pour sa part, Caroline a souligné l’importance de la patience dans la transition d’une posture à l’autre, ainsi que la nécessité d’identifier les personnes ressources pour avancer. Dès l’entrée en poste, elle établit des connexions avec ses collègues pour mieux comprendre leur rôle et éviter toute confusion. Pour elle, les possibilités d’embranchements et de réseautage sont infinies et durent toute une vie. Elle tente de parler à un maximum de personnes qui occupent la même fonction pour conjuger l’expertise.

Quant à Stéphanie, elle se questionne toujours sur les possibilités de réinvestir son ancien réseau dans le nouveau, malgré un changement de posture. L’idée est donc de conserver les liens avec l’ensemble des réseaux préétablis pour avoir des points de vue différents ou complémentaires. Elle souligne l’importance d’avoir un bon réseau interne et externe à son service ou son établissement.

Réseauter : une question de bonnes pratiques ?

Caroline a parlé de l’outil gratuit Rambox, qu’elle utilise pour organiser son espace de travail et rassembler tous ses réseaux pour une veille quotidienne. Rambox est un organisateur d’espace de travail qui vous permet d’unifier autant d’applications que vous le souhaitez, en un seul endroit. Il est parfait pour ceux qui se soucient de la productivité tout en travaillant avec de nombreuses applications professionnelles et personnelles. Elle a également fait mention du programme de mentorat de l’ACCPQ qui fonctionne avec Elo mentorat. Dans tous les cas, elle adopte une attitude curieuse et va à la rencontre des gens. Elle tente de transformer son syndrome de l’imposteur en humilité pour parfaire son identité professionnelle. Elle est préoccupée par la propriété intellectuelle et tient à reconnaître l’apport de ses collègues dans la création d’outils. Ici, il y a un point de vigilance concernant les ressources éducatives libres (REL), car plusieurs CP n’ont pas les droits d’auteurs des ressources créées. Il faut donc se renseigner auprès de la personne supérieure.

Stéphanie a adopté plusieurs bonnes pratiques, comme le fait d’être membre d’une communauté de pratiques (GRIIP ou REPTIC) et de s’engager dans des collaborations avec d’autres professionnels. Éventuellement, elle aimerait créer un réseau régional de CP du Saguenay-Lac-St-Jean. À suivre! Autrement, elle encourage également les gens à assister à des évènements en présentiel pour réseauter de manière décontractée « dans les corridors ».

Alexandre a ajouté à la cartographie de son réseau l’idée de remettre la carte de visite d’une connaissance à une autre pour établir des liens entre les membres de son réseau. Il nomme cela « avoir la fibre connective ». La question n’est pas de savoir qui vous connaissez, mais bien qui vous connait. Il dresse une liste des gens qu’il souhaite rencontre et fonce! Dans son cas, il utilise aussi les listes de diffusion et fait de la curation de contenus en plus d’utiliser Mastodon.

Et que disent-ils des défis ?

Les personnes intervenantes ont également abordé les défis que peuvent rencontrer les CP lorsqu’ils cherchent à collaborer et à échanger des idées. Caroline a souligné que la gestion du temps était un défi important, mais qu’il était essentiel de maintenir les collaborations même si cela signifie ajouter des tâches à son emploi du temps. Elle a également conseillé d’éviter de faire passer d’autres tâches avant certaines collaborations déjà prévues.

Stéphanie a également souligné un défi courant, à savoir la concurrence entre les établissements, qui peut rendre plus difficile la création de réseaux de collaboration solides. Elle a conseillé de ne pas hésiter à signer nos productions avant de les partager dans le réseau pour que notre expertise soit reconnue. Il importe de reconnaitre les mentors même s’ils sont informels.

Enfin, Alexandre a parlé du défi de créer un réseau hétérogène et a encouragé les CP à rechercher des mélanges d’expertises et de visions pour stimuler la créativité. Il a également souligné l’importance de la solidarité face aux politiques qui cherchent à diviser. Il a été mentionné que « nous devons inviter les CP anglophones à se joindre à la conversation et leur fournir l’accessibilité dont ils ont besoin. Nous avons besoin de solidarité face aux politiques qui tentent de diviser. » Find the others! Trouvez les alliés !

Un conseil en terminant ?

En conclusion, les personnes intervenantes ont offert plusieurs conseils précieux pour aider les CP à établir des réseaux de collaboration solides et à surmonter les défis qui peuvent survenir dans ce processus. Ils ont encouragé les CP à être curieux, à sortir de leur zone de confort, à prioriser les collaborations et à rechercher des alliés au-delà de sa discipline. Sortez de vos bureaux. Bizarre… ça revient également comme conseil dans plusieurs épisodes du balado!