Tout a débuté avec un commentaire d’Alexandre Dal-Pan à la suite d’un partage de Marie-Ève Vachon-Savary sur LinkedIn en lien avec l’article Comment les humains battront-ils les machines par Julie Barlow de la Revue gestion de HEC Montréal. Voici son commentaire : « Mes nouveaux objectifs de développement professionnel: qualités de curiosité, d’imprévisibilité, de discernement et d’humilité! »

Un mot a attiré mon attention: humilité.

Je dois avouer que je lis souvent en diagonale les articles, mea culpa, mais celui-ci, je l’ai savouré du début à la fin. Peut-être est-ce ma formation en gestion des ressources humaines ou simplement ma passion pour l’humain qui a suscité chez-moi un grand intérêt pour ce dernier? Va savoir!

Cet article cite Tomas Chamorro-Premuzic, auteur du livre I, Human : AI, Automation, and the Quest to Reclaim What Makes Us Unique et directeur de l’innovation chez ManpowerGroup, une firme de consultants en ressources humaines.

Selon Tomas Chamorro-Premuzic, le marché du travail valorisera davantage les qualités humaines que l’IA ne peut reproduire telles que la curiosité, l’imprévisibilité, le discernement et la bonne vieille humilité. Il définit l’humilité comme cette qualité qui permet de ne pas rejeter les commentaires négatifs et d’y prêter attention.

Elle vous donne la capacité fondamentale de saisir l’écart entre ce que vous êtes et ce que vous voulez être. Et si vous percevez cet écart, vous aurez peut-être alors la motivation nécessaire pour vous améliorer.

Tomas Chamorro-Premuzic

Cette « bonne vieille humilité » dont il parle, il est peut-être temps plus que jamais de la dépoussiérer. Est-ce qu’une clé à la chambre d’écho que produit l’IA pourrait se trouver plus près que nous ne le pensons, possiblement à l’intérieur même de notre organisation, avec nos collègues? Cette motivation nécessaire pour s’améliorer dont parle l’auteur pourrait possiblement être interchangée par le terme courage, car ça en prend pour regarder ses angles morts en face.

Évidemment, il n’en tient qu’à nous d’initier une réflexion sur l’état de nos compétences douces (communément appelés solft skills) dont abonde le Cadre de référence pour l’exercice de l’emploi de conseiller pédagogique proposé par Michel Gravel en 2015 sur le site de l’Association des conseillères et des conseillers pédagogiques du Québec (ACCPQ) pour l’exercice de l’emploi de conseillère et conseiller pédagogique. L’IA est, à tout le moins, habileté à nous offrir une définition et même des signes de manifestations de l’humilité dans un contexte de travail en enseignement supérieur:

« En résumé, l’humilité dans l’enseignement supérieur consiste à reconnaître que l’apprentissage est un processus continu, à être ouvert aux idées des autres, à accepter ses propres limites et erreurs, tout en partageant généreusement ses connaissances et son expertise ».

Plus facile à dire qu’à faire, assurément! Mais j’aime bien l’idée de faire un pas de plus dans cette direction pour la prochaine année.

L’humilité deviendra-t-elle la qualité la plus prisée par le marché du travail puisqu’elle peut représenter un outil de perfectionnement puissant, chose que l’IA ne nous offre malheureusement (ou heureusement) pas?

C’est une piste de réflexion intéressante, pour moi, la première…