Lors de mon passage au Camp FAD à FADIO, la FAD squad, équipe dans laquelle j’étais, a eu la chance de participer à un atelier proposé par Catherine-Julie Charette. Le temps d’une matinée, elle nous a proposé un temps d’arrêt pour développer nos compétences en coaching et enrichir notre pratique.

Qu’est-ce que le coaching ?

Pour Catherine-Julie, le coaching vise à aider une personne ou une équipe à trouver ses propres solutions et à réaliser son plein potentiel. Pour ma part, j’y vois une grande ressemblance avec le travail du CP en enseignement supérieur. Dans son rôle coach, elle souhaite susciter la réflexion et la créativité, mais aussi utiliser l’intelligence collective du groupe pour s’actualiser (merci Maslow!).

Elle caractérise donc la relation de coaching par :

Le coach possède une expérience professionnelle et donc de l’expertise, mais demande une grande implication de la part de la personne bénéficiaire. Cela nécessite une agilité comportementale: être coach, c’est poser la bonne question et donner l’espace pour y réfléchir (et accepter les malaises). Catherine-Julie propose de valider fréquemment notre compréhension de la situation, de faire des reflets sans évoquer des solutions afin de permettre à l’autre de s’entendre. Et quand la personne part pour un long discours, elle répond un peu à la blague (mais pas tant…): «dis-moi ça en trois mots»!

Les 4 compétences clés du coach

Son atelier s’est déroulé autour de quatre compétences parmi la liste de l’International Coach Federation (ICF).

Compétence 1: Définir et maintenir une entente

Catherine-Julie propose ici l’utilisation du modèle GROW – que je ne connaissais pas – qui consiste à identifier les objectifs, la réalité, les options et la volonté. Pour ce faire, le CP peut utiliser différentes questions:

Objectif (Goal)

Réalité (Reality)

Options (Options)

Volonté (Willingness )

Pour ma part, je compte enregistrer ces réponses en audio dans mes notes de conseil pédagogique, par exemple, sur OneNote pour les consulter entre les rencontres et mieux adapter mon accompagnement pédagogique.

Compétence 2: Développer un espace de confiance et de sécurité

Pour cette compétence, Catherine-Julie a évoqué les positions de vie qui se déclinent en quatre variances de + et de -. Si le sujet vous intéresse, Caroline Wurth Carlicchi les décrit dans son article de 2012 Positions de vie et possibilité de changement. En somme, l’idée est que le CP reste dans le quadrant (+, +) en ayant une estime positive de soi et de la personne qu’elle accompagne, en faisant preuve d’empathie, d’ouverture et de transparence. L’intention est donc d’adopter une attitude de coopération dans le respect de soi et de l’autre.

Compétence 3: Écouter attentivement

Catherine-Julie mentionnait que le CP doit écouter 80% du temps et parler 20% du temps. Au camp FAD, la plupart des coachs ont trouvé cela difficile mine de rien. Elle nous a proposé d’utiliser des relances aussi simples que «je ne connais pas la réponse, je ne sais pas ce que je ferais. Toi, qu’en penses-tu? Que perds-tu en faisant ça (solution évoquée par la personne)? Que gagnes-tu en le faisant?».

Compétence 4: Susciter des prises de conscience

Lors de l’atelier, la troisième et la quatrième compétence ont été utilisées dans un seul et même exercice autour des questions puissantes pour laisser la personne explorer ses propres solutions, prendre conscience des obstacles, des peurs et des perspectives. Voici des exemples de questions qui, à mon avis, nous permettent de jouer notre rôle de leadership pédagonumérique:

Créer un espace de confiance

Pour Catherine-Julie, la sécurité psychologique est essentielle pour un coaching efficace. Quelques stratégies pour y parvenir :

En développant ces compétences, je pense qu’il est possible d’adopter une posture de coach dans notre rôle de CP, favorisant ainsi l’autonomie et le développement professionnel des personnes enseignantes que nous accompagnons.