Durant la semaine de la FAD présentée par FADIO, Éric Sanchez, de l’Université de Genève, a mis en perspective la nécessité de dépasser les idées reçues et les mythes sur la formation à distance (FAD) en s’appuyant sur plus de trois décennies de recherche en éducation. Il souligne comment, historiquement, l’apprentissage à distance (Sachez fait le choix d’utiliser cette expression !) a évolué, passant de cours par correspondance à l’utilisation de la radio, jusqu’à l’intégration des technologies numériques actuelles. Cette évolution démontre une capacité d’adaptation et d’innovation constante dans le domaine éducatif, malgré les résistances et les scepticismes.
L’un des mythes abordés par Sanchez concerne la vision réductrice de l’apprentissage à distance, souvent perçu comme une forme d’enseignement de moindre qualité, un «bricolage» fait de solutions improvisées de moindre qualité par rapport à l’enseignement en présentiel. Bizarre, j’en parlais justement à Sébastien Stasse de Cadre 21 hier. Il me proposait deux références (que je n’ai pas encore consultées) qui semblent fort pertinentes:
- Rigour and Complexity in Educational Research: Conceptualizing the Bricolage – Joe L. Kincheloe (2001)
- Teachers’ Work as Bricolage: Implications for Teacher Education E.J. Hatton (1988)
Pourtant, selon Sanchez, la FAD requiert une ingénierie pédagogique rigoureuse (ça, c’est nous!), où la conception de scénarios d’apprentissage s’appuie sur des modèles théoriques solides et des méthodes éprouvées. Je suis persuadée qu’ici, je n’apprends rien à personne, mais ça me fascine encore à quel point je dois faire des ajustements en conseil pédagogique si l’atelier est proposé en ligne ou en présence. Je me raccroche à l’idée que la FAD permet de créer des environnements d’apprentissage adaptés aux besoins des personnes conseillères pédagogiques, des personnes enseignantes et des personnes étudiantes tout en étant efficaces en termes de résultats.
Sanchez met également en lumière le mythe de l’isolement de la personne apprenante en FAD, en insistant sur la possibilité de créer une véritable présence à distance grâce aux technologies. Il démontre que l’interaction et le sentiment d’appartenance à une communauté d’apprentissage peuvent être renforcés par une conception pédagogique attentive, qui tient compte de la présence enseignante, cognitive et sociale. Ici, je vous encourage à visionner la conférence de Chantal Bois (surtout la deuxième partie) concernant les bonnes pratiques communicationnelles pour alimenter l’alliance pédagogique.
Les technologies actuelles offrent des moyens inédits de renforcer l’interaction et le sentiment d’appartenance à une communauté d’apprentissage, contribuant ainsi à démentir l’idée d’un apprentissage isolé et impersonnel. Il est possible de créer une présence enseignante, cognitive et sociale forte, même à distance!
Propos reformulés d’Éric Sanchez
Tous les mythes déconstruits par Sanchez mettent en exergue l’importance cruciale du conseil pédagogique en FAD. Le CP s’appuie sur les connaissances et les recherches en FAD permettant ainsi de passer de la perception d’un enseignement à distance comme solution de repli, à celle d’une modalité d’enseignement enrichissante et pleine de potentiel. C’est une formidable opportunité d’innovation pédagogique!
La FAD offre une réponse aux défis posés par la pandémie, notamment, mais ouvre également la voie à une transformation durable de l’enseignement supérieur. Sachez me permet de renforcer ma vision de la pandémie: un catalyseur pour repenser et enrichir nos approches éducatives, dans un monde où le numérique joue un rôle de plus en plus central.
Pour visionner la rediffusion, c’est par ici.