Chronique d’une pédagopause: Qui se ressemble s’assemble!
Lors de la Pédagopause, il a été question des différences, en conseil pédagogique, entre les réseaux collégial et universitaire, et ce, vécues de l’intérieur par un collègue. Youen Cariou, conseiller en pédagogie numérique au cégep Édouard Montpetit, est venu nous parler de son parcours dans l’enseignement supérieur, lui qui jongle avec la formation, la conception, le suivi, et bien plus encore. Il nous a partagé ses expériences et ses observations tant à HEC Montréal qu’au cégep où il œuvre présentement. Il a été question de la transition à titre de professionnel entre le collégial et l’universitaire.
Youen a mentionné clairement qu’il n’y avait pas de différences fondamentales entre l’universitaire et le collégial. D’après lui, les projets pédagonumériques sont similaires, tout comme le degré d’autonomie accordé aux CP. Cependant, il a pu remarquer que certains cégeps fonctionnent en silos, ce qui peut freiner la collaboration entre collègues. Pour remédier à cela, il encourage la recherche de projets communs et la mise en place d’une véritable communauté d’échanges et de partage. Pour sa part, il n’hésite pas à questionner son supérieur immédiat pour s’assurer de sa compréhension afin de poursuivre ses collaborations.
Pour assurer son insertion professionnelle, Youen a souligné l’importance d’observer dans un premier temps les équipes dans lesquelles il s’implique. Il peut alors noter les différentes pratiques selon la culture organisationnelle ou départementale. Pour lui, cela peut prendre jusqu’à un an pour prendre des repères et tenter d’accompagner les équipes au meilleur de ses compétences selon ce qu’il perçoit de la situation. Il a utilisé une expression plutôt amusante, c’est-à-dire qu’il se considère un peu comme un « compagnon de beuverie » des personnes enseignantes. Il laisse les gens parler, les écoute et les relance avec des questions ouvertes et, souvent, la solution arrive par elle-même.
D’ailleurs, l’accompagnement des nouvelles CP a également été évoqué, avec des pratiques variées selon les établissements. Voici quelques exemples:
- statutaires avec une personne superviseure pour noter l’avancement ;
- rencontres individuelles de 15 minutes avec chaque collègue pour connaitre l’équipe;
- micro-intégration;
- rencontres plus longues sur deux semaines lors de l’entrée en poste;
- offre de mentorat interinstitutionnel proposé par Association des conseillères et conseillers pédagogiques du Québec (ACCPQ) (70$ par année)
- CV pédagogique (article à venir!)
Il a été question de l’importance de démystifier l’écosystème collégial. Une personne a soulevé la question des nombreux acronymes. Youen oscille, selon le contexte, entre deux choix, c’est-à-dire feindre la compréhension ou questionner pour obtenir des éclaircissements. Il a également exprimé le besoin de se former sur les enjeux de pouvoir afin de mieux appréhender les relations au sein de l’institution. Les personnes participantes ont souligné l’importance de comprendre les divers services offerts par l’établissement et de savoir à quels besoins ils répondent. Il a souligné la nécessité de collecter des informations et de les valider auprès de sa hiérarchie pour s’assurer de bien comprendre les intentions derrière ces services. À certains égards, il a été question de créer un « bottin des services » pour les nouvelles personnes conseillères pédagogiques. Isabelle Roy, conseillère pédagogique aux programmes au Cégep du Vieux Montréal nous a partagé sa lecture des différences entre les deux secteurs de l’enseignement supérieur en ce qui touche le conseil pédagogique. L’équipe d’i-mersion CP s’engage à proposer rapidement une version bonifiée avec une licence en reconnaissance du travail de notre collègue.
La discussion a également porté sur l’évaluation des compétences, un domaine où les personnes participantes constatent des différences marquées entre le secteur jeunes et le secteur postsecondaire. Ici, je retiens l’importance de travailler sur les préconceptions et à placer la réussite des personnes étudiantes au centre de nos actions.
Durant les temps d’échanges, il a été question des spécificités des Premières Nations. Nos interventions en enseignement supérieur touchent plusieurs nations autochtones. Pour ma part, je me sens parfois dépourvu face à l’absence de balises claires. Une collègue a donc mentionné adopter une approche de navigation, en saupoudrant ses collaborations de soutien et d’écoute attentive afin de décoloniser les pratiques et de favoriser une sécurité culturelle dans l’enseignement supérieur.
La Pédagopause m’a permis de (re) découvrir la richesse et la diversité du monde du conseil pédagogique dans l’enseignement supérieur. Les conseils de Youen et des collègues sont précieux pour les personnes en insertion professionnelle, qui cherchent à se familiariser avec ce domaine complexe et en constante évolution. N’hésitez pas à nous rejoindre lors de la Pédagopause du 13 décembre 2023. C’est l’occasion idéale pour échanger des idées et construire un réseau solide..