*** Chronique rédigée par Alexandre Enkerli concernant l’atelier de Amanda Argento du John Abbott College, intitulé Connected disconnection: How does our wellbeing benefit from using technology? ***

Au tout début du RVCP 2024, l’atelier d’Amanda Argento, « Connected disconnection: How does our wellbeing benefit from using technology? », marquait l’événement par une profonde authenticité. Se basant sur des expériences personnelles, cette séance de discussion a mis en pratique le type de réflexivité qui mène à l’action concrète, dans le quotidien. Prendre le temps de réfléchir, individuellement et en groupe, à des solutions aux problèmes qui nous affectent directement en tant que CP.

Lorsque l’on s’occupe des autres, qui s’occupera de nous?

L’atelier était structuré par une série de moments conçus par Amanda pour stimuler nos propres réflexions : conseils pratiques, interactions, références théoriques et même de très brefs exercices respiratoires.

Pleine conscience

En filigrane des conseils pratiques prodigué par Amanda, une approche de la pleine conscience (“mindfulness”) qu’elle avait déjà partagée en Pédagopause. Formée en psychologie, Amanda admet avoir eu certaines réticences face à la pleine conscience. L’atelier a emprunté certaines des dimensions les plus pragmatiques d’une telle approche, d’exercices simples et rapides à une prise en considération des limites de nos actions.

Qui dira à ma patronne de fermer mon ordi? (traduction libre)

Autrement dit, Amanda nous a proposé quelques pistes pour notre propre parcours d’apprentissage visant des formes de déconnexion appropriées à nos contextes propres.

Inventaire d’applications et d’habitudes

L’activité principale de l’atelier consistait en une discussion autour d’outils que nous utilisons fréquemment et les catégoriser selon leurs impacts.

En procédant en groupe à un inventaire informel de certains de nos outils, nous avons pu identifier à la fois certaines habitudes à modifier et celles que nous désirons maintenir ou même renforcer. L’inventaire constitué, à la fois individuel et collectif, comportait des catégories orientées vers le bien-être, de la santé physique aux finances. Ces catégories constituent des “buckets of self-care”, menant à des moments d’autocompassion. En déstigmatisant l’utilisation de diverses applications, Amanda nous suggère de considérer nos contextes professionnels et personnels et de prendre en compte les effets ressentis suite à l’utilisation de ces outils. Après tout, il devrait être possible d’utiliser la technologie pour améliorer notre santé mentale.

Si certains exemples provenaient d’applications conçues spécifiquement pour contribuer directement au bien-être (une application basée sur la « méthode Wim Hof », par exemple), plusieurs des usages décrits démontraient à la fois l’importance d’adapter les outils à nos contextes et la capacité des CP à innover par la pratique.

Parmi les habitudes à décroître, les pratiques liées à la connexion en-dehors des heures de travail ont attiré l’attention de plusieurs personnes. Comme le faisait remarquer des CP de formation continue, les critères de déconnexion sont contextuels puisque les cours enseignés le soir peuvent demander une attention particulière en-dehors des heures habituelles de travail.

Prise de décision rationnelle

Tirant parti de l’exercice d’inventaire effectué au cours de l’atelier, Amanda nous a convié à considérer un processus décisionnel lié à nos motivations. Similaires à des objectifs SMART, notre choix de certaines habitudes peut nous mener vers le même type de résolution de problème qui caractérise notre travail, orienté cette fois-ci vers notre propre bien-être.

Prenant en compte à la fois les effets négatifs de certains outils et la prépondérance du numérique dans notre travail, les participantes et participants à l’atelier ont établi des paramètres pour des choix rationnels face à nos habitudes technologiques.

Mentionnant le biais de négativité largement décrit en psychologie, Amanda nous a enjoint à accorder une attention particulière à des effets positifs que nous percevons, y compris dans les rétroactions que nous recevons de notre milieu professionnel.

De saines habitudes en contexte numérique

Plutôt que de miser sur une « panique morale » au sujet de l’utilisation de diverses technologies numériques ou d’asseoir un sentiment de culpabilité chez des CP qui n’ont d’autre choix que de faire usage de nombreux outils, Amanda a facilité un atelier inclusif poussant à une diète numérique appropriée à notre condition.